Un gars, une fille, comme un couple de poupées gonflables ultra sexy, une villa somptueuse dans le désert, des intrus moins mignons. Violence, hélicoptères improbables, armes lourdes et véhicules tout terrain, couleurs qui crachent, poursuite, mort et résurrection, gore et papier glacé. Coralie FARGEAT, sans limite, décline tous les clichés du cinéma Z. Elle avait déjà réalisé deux courts métrages remarqués, Le Télégramme et Reality+. Pour ce premier long, elle se permet tout et réussit tous ses paris. Fait couler tant de sang qu’on se prend les pieds dans les flaques. Fait briller le soleil dans les flingues. Déshabille méthodiquement sa poupée furieuse et exalte sa vengeance impitoyable de Wonder Woman déchaînée. Sans oublier que cette violence très codée renvoie à une colère réelle, une envie de vengeance et une rage de survivante qui n’est pas que dans le titre. Ce talent pour mélanger Fantômette et Flesh Gordon, Russ MEYER et Virginie DESPENTES, Quentin DUPIEUX et George MILLER, suffirait à éblouir tout spectateur en bonne santé. Il faut sans doute supporter les dialogues de telenovela, les objets contondants, les cautérisations sans chloroforme, les bouts de verre dans les doigts de pied. Et les body buildés entourés de cactus. Mais pour un début d’année, l’effort sera récompensé.
Critique de René MARX
Film français (2017) de Coralie FARGEAT avec Matilda LUTZ, Kevin JANSSENS, Vincent COLOMBE, Guillaume BOUCHEDE. 1h48.
Photos : Rezo Films