La Fiancée du désert, présenté dans la section Un Certain regard à Cannes en mai dernier, suit Teresa, une femme d’une cinquantaine d’années, qui quitte pour la première fois la famille dans laquelle elle travaillait depuis toujours. En route pour son nouveau lieu de travail à des centaines de kilomètres de Buenos Aires, une tempête l’empêche d’arriver à bon port, et lui ouvre par la même occasion de nouvelles perspectives de vie.
Certes, sur le papier, le scénario cosigné par les réalisatrices Cecilia ATAN et Valeria PIVATO, dont c’est le premier long métrage, n’a rien de très audacieux, ni même de franchement original. Mais ce qui fait la réussite du film est justement la manière dont il s’empare avec subtilité et bienveillance du destin de ses personnages, sans éclat ni effets de manche. On sent que les cinéastes ont à cœur l’épanouissement de Teresa et mettent tout en œuvre pour lui permettre d’aller vers la lumière.
Dans ce parcours initiatique libérateur, les différentes rencontres l’aident à se révéler tandis que les flashbacks dessinent son portrait par petites touches. La mise en scène, très travaillée, et la beauté des images sont également pour beaucoup dans la sensibilité du film. En jouant sur un premier et un arrière-plan flous, les deux réalisatrices isolent leur personnage et le placent hors du monde, dans un état d’attente correspondant à son état intérieur.
On s’attache malgré soi à cette femme qui renaît tout simplement à la vie. Il faut dire que Paulina GARCIA (Gloria, Brooklyn Village) est une nouvelle fois épatante dans un rôle tout en retenue et en simplicité, qui a tout du feel good movie minimaliste.
Critique de Marie-Pauline MOLLARET
La Novia del desierto. Film argentin de Cecilia ATAN et Valeria PIVATO (2017) avec Paulina GARCIA, Claudio RISSI. 1h 18