Le thème de l’apprentissage, notamment amoureux, est sans doute l’un des plus rebattus qui soient. Et Venise n’est pas en Italie n’est pas à cet égard le film le plus original de l’année, ce qu’au demeurant personne ne lui demandait. Mais le film possède un certain charme, qui semble lorgner du côté de Little Miss Sunshine (la famille est des plus atypiques et le film prend des airs de road-movie). Tout n’est pas toujours très fin, certes, Benoît POELVOORDE et Valérie BONNETON en font sans doute beaucoup, mais « l’hénaurmité » des caractères, l’absurdité de certains gags nous rendent le film au fond sympathique, nous procurant des sensations que nous n’avions pas connues depuis La Famille Bélier. Il est pourtant un aspect du film sans doute moins consensuel mais que nous aurions aimé voir traiter avec moins de superficialité, celui du déclassement social, le rejeton de la famille foldingue étant tombé amoureux d’une fille appartenant à la bourgeoisie la plus huppée. On se laisse dès lors aller à la rêverie en pensant à l’un des plus jolis films de Jean-Loup HUBERT, le signataire du Le Grand Chemin, A cause d’elle, dans lequel les malentendus de classe étaient traités avec une sensibilité et une intelligence peu communes…
Critique de Yves ALION
Film français d’Ivan CALBERAC (2019), avec Benoît POELVOORDE, Valérie BONNETON, Helié THONNAT. 1h35.