Un beau matin, un homme ordinaire se retrouve seul au monde. L’humanité semble s’être volatilisée… L’occasion d’une renaissance pour ce Robinson Crusoé des temps modernes, dont la vie patinait et qui se retrouve dans l’obligation de trouver des moyens inédits pour subsister. Ce n’est pas le premier film à se pencher sur le sujet de la survie après une apocalypse. On se souvient des efforts de Charlton HESTON dans Le Survivant (1971) pour s’en sortir dans un New York (presque) désert. Mais ici la question du pourquoi de la situation n’est pas abordée (la parano nucléaire a heureusement décru depuis quelques décennies). Subsiste une fable écolo (notre homme n’a pas d’autre choix que de renouer intimement avec la nature), qui a le bon goût de ne jamais se faire didactique pour mieux nous entraîner sur d’autres chemins, poétiques et même parfois documentaires. Le film ne bénéficiant pas de moyens pharaoniques, l’apocalypse est de fait comme adoucie, la nouvelle donne étant davantage le fruit d’une absence de vie humaine que de son anéantissement. Les images répondent à cet état d’esprit, qui se gardent d’être traumatisantes pour proposer une certaine douceur (ce qui ne veut pas dire que tout aille pour le mieux en permanence). Mais le film prend évidemment une autre direction quand notre Robinson rencontre son Vendredi, qui en l’occurrence est une très séduisante jeune femme. C’est la relation homme femme qui est dès lors explorée, posant au passage quelques questions fondamentales. Une nouvelle preuve de la vitalité d’un certain jeune cinéma allemand…
Critique de Yves ALION
IN MY ROOM. Film allemand d’Ulrich KOHLER (2018), avec Hans LOW, Elena RADONICICH, Michael WITTENBORN. 2h.